LOUIS XV

Date de référence : 1715

Bon­jour, aujourd’hui je révise avec toi l’histoire de Louis XV. Mais regarde d’abord cette frise chro­no­lo­gique : nous sommes à la fin du règne de Louis XIV, le fameux Roi Soleil auquel nous avons déjà consa­cré une vidéo que je t’invite à regar­der. A la mort de ce grand roi en 1715, c’est son arrière-petit-fils, futur Louis XV, qui lui suc­cède à seule­ment 5 ans.

Ne pou­vant exer­cer le pou­voir si jeune, la régence du royaume est assu­rée par un proche parent, Phi­lippe d’Orléans. Dès l’âge de sept ans, l’éducation du jeune Louis est confiée à un mili­taire, le maré­chal de Vil­le­roy qui l’initie aux affaires et à la vie de cour, mais aus­si à un ecclé­sias­tique, l’évêque Fleu­ry, qui lui donne une ins­truc­tion huma­niste et scientifique.

En 1722, Louis XV est sacré roi en la cathé­drale de Reims. C’est aus­si en 1722 qu’est déci­dé le retour du roi et de sa Cour au châ­teau de Ver­sailles que le jeune roi se plaît à déco­rer avec le fameux style « Louis XV ». Louis XV a d’ailleurs la répu­ta­tion d’être l’un des princes d’Europe les plus ins­truits de son temps, ce qui contri­bue au pres­tige dont la France jouit alors en Europe.

Com­mence alors une période de chan­ge­ments poli­tiques. La régence s’achève en 1723, à la mort du duc d’Orléans. Mais Louis XV n’a que treize ans et il conserve donc un pre­mier ministre jusqu’en 1726, année où il appelle auprès de lui Fleu­ry, son ancien pré­cep­teur en qui il a toute confiance. Désor­mais car­di­nal, Fleu­ry n’a pas le titre de pre­mier ministre mais il en détient tous les pou­voirs. Gou­ver­nant avec pru­dence et sagesse, il per­met à la France de vivre une période de pros­pé­ri­té jusqu’à sa mort en 1743.

Sur un plan inter­na­tio­nal, le règne de Louis XV débute mal. En 1725, alors qu’il est fian­cé avec la fille du roi d’Espagne âgée de seule­ment sept ans, son pre­mier ministre prend le pari ris­qué de rompre cette union, peu pro­met­teuse, et de marier le jeune Louis à Marie Leszc­zins­ka, fille du roi de Pologne. Mal accueillie par les sujets du roi, cette union don­ne­ra pour­tant nais­sance à 10 enfants en 10 ans ! En 1733, Louis décide de sou­te­nir son beau-père dans la guerre de Suc­ces­sion de Pologne. L’entreprise est un échec mais per­met tout de même à la France de gagner la Lorraine.

En 1740, l’empereur du Saint Empire romain ger­ma­nique meurt, ouvrant une autre guerre de suc­ces­sion dans laquelle s’affrontent d’une part la Prusse et l’Autriche et d’autre part, la France et l’Angleterre. Durant ce conflit long de huit ans, l’image du roi est redo­rée par ses conquêtes aux Pays-Bas et en Bel­gique actuelle. Il est alors le sou­ve­rain bien aimé de ses sujets qui lui mani­festent une affec­tion sin­cère. Mais à la signa­ture du trai­té de paix d’Aix la Cha­pelle en 1748, Louis XV rend toutes les conquêtes qu’il a obte­nu, fai­sant de la Prusse la grande gagnante de ce conflit. Cette issue est incom­prise et mal accep­tée par les Français.

De plus, la riva­li­té avec l’Angleterre se pour­suit dans les colo­nies d’Amérique où les Anglais ren­forcent leur pré­sence mili­taire et menacent le tra­fic mari­time fran­çais. Paral­lè­le­ment, la Prusse s’allie à l’Angleterre en 1756 tan­dis que, négli­geant l’opinion de ses sujets et les alliances tra­di­tion­nelles des Bour­bons, Louis XV allie la France à l’Autriche. La guerre qui en résulte, dite guerre de Sept Ans, s’achève en 1763 par la perte de toutes les colo­nies fran­çaises d’Amérique au pro­fit de l’Angleterre. C’est pour­quoi les Fran­çais jugent assez mal la poli­tique étran­gère de Louis XV dont les négo­cia­tions secrètes menées en paral­lèles de la diplo­ma­tie offi­cielle nuisent à son image.

En outre, Louis XV passe pour un sou­ve­rain au carac­tère réser­vé et dis­cret. Il n’apprécie guère la foule et les pro­to­coles et pré­fère ses appar­te­ments pri­vés du châ­teau de Ver­sailles. Son manque d’assurance, de fer­me­té et son inca­pa­ci­té à impo­ser ses vues conduisent à un retour­ne­ment radi­cal de l’opinion à son égard. On le juge désor­mais indif­fé­rent aux affaires du royaume et trop faible face aux pré­ten­tions des pri­vi­lé­giés, nobles ou ecclé­sias­tiques ou encore des parlements.

Par ailleurs, le mys­tère dont Louis XV a cou­tume de s’entourer déplaît for­te­ment et ses mani­gances sont asso­ciées à la mar­quise de Pom­pa­dour, la plus connue de ses favo­rites. Séduc­teur, le monarque mul­ti­plie en effet les conquêtes amou­reuses, ce qui lui est éga­le­ment reproché.

L’opposition poli­tique est donc de plus en plus mar­quée dans le royaume, à tel point qu’en 1757 Louis XV est vic­time d’une ten­ta­tive de meurtre. Il réagit tou­te­fois en 1766 lorsqu’il rap­pelle les prin­cipes fon­da­men­taux de la monar­chie, à savoir que « c’est dans sa seule per­sonne que réside la sou­ve­rai­ne­té ». Choi­seul, prin­ci­pal ministre d’É­tat mais favo­rable au Par­le­ment, est rem­pla­cé par de nou­veaux col­la­bo­ra­teurs, comme Mau­péou. Les par­le­ments, qui pré­ten­daient exer­cer une par­tie du pou­voir royal, sont dissous.

Mais ces mesures trop tar­dives n’empêchent pas la fin du règne de Louis XV d’être mar­quée par une perte de popu­la­ri­té. C’est donc dans l’indifférence des Pari­siens et des cour­ti­sans que la variole a rai­son de lui en 1774, après avoir gou­ver­né le pays pen­dant plus d’un demi-siècle.

Fina­le­ment, que dois tu rete­nir à pro­pos de Louis XV ?

  • Arrière-petit-fils de Louis XIV, Louis XV est un monarque au long règne de 1715 jusqu’à sa mort en 1774
  • Monarque culti­vé et intel­li­gent, Louis XV manque cepen­dant d’assurance et de fer­me­té. Ajou­té à son goût pour le secret, il appa­raît comme indif­fé­rent aux affaires du royaume.
  • Sous son règne, la France a connu des suc­cès mili­taires sur le conti­nent euro­péen mais en 1763, elle doit céder la majo­ri­té de ses colo­nies des Amé­riques à sa rivale la Grande-Bretagne.
  • Subis­sant la mon­tée des cri­tiques et des oppo­si­tions par­mi les élites du royaume, Louis XV voit son règne mar­qué par une perte crois­sante de popularité

Louis XV laisse der­rière lui un Etat affai­bli et un peuple mécon­tent, por­tant les germes de la Révo­lu­tion fran­çaise. L’héritier au trône est désor­mais son petit-fils de 20 ans, Louis XVI. Mais ceci est une autre histoire…

Arts déco­ra­tifs* : Ce sont toutes les œuvres d’art qui sont à la fois fonc­tion­nelles, utiles et orne­men­tales. Il peut s’agir donc de mobi­liers, d’outils ou d’objets déco­ra­tifs aux­quels on ajoute des décors, que l’on appelle des orne­men­ta­tions, pour appor­ter une notion d’esthétisme.

Style Louis XV* : Recon­nais­sable à ses lignes courbes, ses nom­breuses cou­leurs et aux orne­men­ta­tions en forme de coquillages et de fleurs.

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