LA GRANDE ARMÉE DE NAPOLÉON

Date de référence : 1805

Bon­jour, tu aimes l’Histoire et tu as bien rai­son ! Aujourd’hui, je vais te racon­ter l’histoire de la Grande Armée.

Regarde cette frise chro­no­lo­gique. Au len­de­main de la Révo­lu­tion fran­çaise, un homme bou­le­verse le cours de l’histoire : Napo­léon Bonaparte.

C’est à par­tir de ses cam­pagnes vic­to­rieuses en Ita­lie et en Égypte que Bona­parte com­mence à construire ce lien si fort entre lui et son armée. C’est aus­si grâce au sou­tien de quelques cen­taines de sol­dats et de plu­sieurs géné­raux qu’li par­vient, le 9 novembre 1799, à s’emparer du pou­voir. C’est le coup d’état du 18 Bru­maire auquel nous avons d’ailleurs consa­cré une vidéo que je te conseille de regarder.

En 1804, deve­nu empe­reur, Napo­léon décide de réor­ga­ni­ser cette armée. Pour pou­voir ali­gner suf­fi­sam­ment de troupes, l’empereur se sert du sys­tème de la conscrip­tion. C’est un ser­vice mili­taire obli­ga­toire qui oblige tous les hommes âgés de 20 à 25 ans à ser­vir dans l’armée.

Lorsqu’en 1805, l’Angleterre, l’Autriche et la Rus­sie s’allient contre Napo­léon, celui-ci ordonne à sa Grande armée de par­tir affron­ter les Russes et les Autri­chiens qui le menacent à l’est.C’est au terme de cette cam­pagne que Napo­léon rem­porte la célèbre bataille d’Austerlitz.

Cette écla­tante vic­toire le rend si fier qu’il annonce à ses maré­chaux et ses sol­dats : « il vous suf­fi­ra de dire : J’étais à la bataille d’Austerlitz pour que l’on vous réponde : Voi­là un brave ! »

Mais arrê­tons-nous quelques ins­tants : Je viens de citer le mot de « maré­chaux ». Qui sont-ils ? Les maré­chaux sont les chefs mili­taires qui aident l’empereur à diri­ger son armée et à livrer bataille. On en compte 26 durant tout le règne de Napo­léon. Par leurs exploits mili­taires, les maré­chaux ont contri­bué à la légende napo­léo­nienne. Citons quelques-uns des plus célèbres : Davout, Lannes, Ney, Murat ou encore Berthier.

Après Aus­ter­litz, la Grande armée va enchai­ner les vic­toires : contre les Prus­siens en 1806 à Iéna, contre les Russes en 1807 à Fried­land, contre les Autri­chiens en 1809 à Wagram.

A chaque fois, Napo­léon fait manœu­vrer habi­le­ment ses troupes. Il uti­lise sa cava­le­rie pour le ren­sei­gner sur les mou­ve­ments de ses adver­saires ou au contraire, pour les pour­chas­ser après la bataille. Il fait bom­bar­der les troupes enne­mies par ses bat­te­ries de canons qui désor­ga­nisent leurs rangs. Enfin, son infan­te­rie, orga­ni­sée en colonnes, monte à l’assaut et au der­nier moment se met en ligne pour enga­ger la fusillade.

Mais les suc­cès de cette Grande armée, aus­si dis­ci­pli­née et bien orga­ni­sée soit elle, reposent avant tout sur les talents de son chef, l’empereur Napoléon.

En effet, si ce der­nier est tant répu­té pour ses talents de stra­tège, c’est qu’il réus­sit sou­vent à atta­quer ses enne­mis là où ils ne l’attendent pas. Pour y par­ve­nir, la rapi­di­té des troupes est un élé­ment déci­sif. Cette mobi­li­té de la Grande Armée est sou­vent la clé de la vic­toire pour l’empereur comme à Aus­ter­litz où le maré­chal Davout fait par­cou­rir plus de 150 km à son corps d’armée en seule­ment 36 heures.

On com­prend mieux alors pour­quoi les sol­dats des armées napo­léo­niennes se plaignent de leurs condi­tions de vie dif­fi­ciles, ce qui leur vaut le sur­nom de « gro­gnards ». Napo­léon tente de remé­dier à ce pro­blème, par exemple en équi­pant ses sol­dats de sou­liers de rechange, ce qui est d’ailleurs un véri­table casse-tête pour l’intendance vu les quan­ti­tés astro­no­miques que cela nécessite.

Mais on ne peut pas par­ler de la Grande armée sans évo­quer les uni­tés de la Garde impé­riale. Ces uni­tés d’élite incarnent mieux que toute autre, l’excellence et la fidé­li­té des sol­dats de Napo­léon. Pour être admis au sein de la Garde, un sol­dat doit avoir ser­vi 8 ans mini­mum dans une autre uni­té de l’armée impé­riale, avoir eu au cours des com­bats un com­por­te­ment cou­ra­geux, mais aus­si savoir lire et écrire.

La Garde impé­riale sert de réserve dans les batailles : elle n’est uti­li­sée qu’en cas de dif­fi­cul­tés et uni­que­ment si l’Empereur le juge nécessaire.

Par­mi les sol­dats de la Garde impé­riale, les plus connus sont sans doute les gre­na­diers. Ils sont déployés au moment-clef de la bataille, sou­vent afin d’ouvrir une brèche dans les lignes enne­mies [!!!]. Ils sont recon­nais­sables à leur grande taille, leurs épau­lettes mais sur­tout à leur fameux bon­net d’ourson qui les rend si impressionnants.

Citons aus­si les vol­ti­geurs. Ceux-ci, au contraire des gre­na­diers, sont sélec­tion­nés pour leur petite taille et leur agi­li­té car on leur confie sou­vent les patrouilles, les recon­nais­sances ou encore les attaques éclairs qui néces­sitent dis­cré­tion et rapidité.

La grande majo­ri­té de l’armée de Napo­léon est com­po­sée de sol­dats fran­çais. Pour­tant, mal­gré la conscrip­tion et à mesure que les conquêtes s’accumulent, l’Empereur a besoin de tou­jours plus d’hommes. En juin 1812, pour enva­hir la Rus­sie, l’empereur réunit l’une des plus gigan­tesques armées jamais vues. Plus de la moi­tié de ces sol­dats sont étran­gers, repré­sen­tant une quin­zaine de natio­na­li­tés différentes !

Mal­heu­reu­se­ment, pen­dant la désas­treuse retraite de Rus­sie, d’octobre à novembre 1812, le froid, la mala­die et les com­bats pro­voquent des ravages dans les rangs de la Grande armée qui perd au pas­sage un très grand nombre de ses meilleurs chefs. Durant ce triste épi­sode, les sol­dats de l’empereur trouvent encore le cou­rage de se cou­vrir de gloire. Admire les pon­ton­niers du géné­ral Éblé. Au péril de leur vie, ces valeu­reux se lancent dans les eaux gla­cées de la Béré­zi­na pour y construire les ponts per­met­tant à Napo­léon et à ses troupes de pas­ser le fleuve qui leur barre la route.

Après cela et pour recons­ti­tuer sa Grande armée, Napo­léon est contraint d’enrôler des sol­dats de plus en plus jeunes.

La Grande armée est défi­ni­ti­ve­ment défaite à la bataille de Water­loo en 1815. Mais là encore, les sol­dats de Napo­léon se conduisent avec panache. Aux Anglais qui lui demandent de ces­ser le com­bat, le géné­ral Cam­bronne, à la tête de la Garde impé­riale, aurait répon­du une phrase res­tée célèbre : « La Garde meurt mais ne se rend pas ».

Fina­le­ment que dois-tu rete­nir à pro­pos de la Grande Armée ?

- A par­tir d’Austerlitz, sa plus grande vic­toire, la Grande armée passe les 10 années du règne de Napo­léon à affron­ter prin­ci­pa­le­ment ses enne­mis conti­nen­taux : l’Autriche, la Rus­sie et la Prusse.

- Les sol­dats de la Grande Armée sont recru­tés grâce à un sys­tème de conscription.

- Napo­léon est secon­dé par des Maré­chaux. Il en nomme 26 tout au long de son règne.

– La Grande armée est répu­tée pour son orga­ni­sa­tion, sa mobi­li­té et la pro­por­tion impor­tante de troupes étran­gères qu’on y trouve.

- La for­ma­tion la plus célèbre de la Grande Armée est la Garde impé­riale qui regroupent les meilleurs sol­dats comme les gre­na­diers ou les vol­ti­geurs de la Garde.

- Elle est défi­ni­ti­ve­ment défaite en 1815 à la bataille de Waterloo.

Modèle de cou­rage, d’en­du­rance et de fidé­li­té, sym­bole de gloire, la légende de la Grande armée est indis­cu­ta­ble­ment liée à celle de Napo­léon, conqué­rant du plus grand empire ter­ri­to­rial que la France ait connu. Mais ça, c’est une autre histoire…

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