LA SOCIÉTÉ FÉODALE

Date de référence : 1000

Comme nous te l’avons expli­qué dans notre der­nier épi­sode, la socié­té médié­vale était divi­sée en trois caté­go­ries qu’on appe­lait des ordres : l’ordre des gens d’église, celui des sei­gneurs et enfin celui des pay­sans. Pre­nant la suite de la pré­cé­dente vidéo dans laquelle nous t’avons décrit le rôle de l’église, nous révi­sons cette fois-ci avec toi les deux autres ordres. Com­ment vivaient sei­gneurs et pay­sans en plein Moyen Âge ? Quelles étaient leurs occu­pa­tions et où vivaient-t-ils ?

Bon­jour ! Aujourd’hui, je révise avec toi le socié­té féo­dale ! Et en par­ti­cu­lier la vie du sei­gneur et du pay­san au Moyen Âge. 

Regarde la frise : le Moyen Âge com­mence à la fin du Vème siècle ap. J.C., à la chute de l’Em­pire romain d’Oc­ci­dent, et s’achève, avec la Renais­sance et les Grandes décou­vertes, à la fin du XVème siècle.

A cette époque, la socié­té se consti­tue pro­gres­si­ve­ment en trois ordres : ceux qui prient – les hommes d’église – ceux qui com­battent – les sei­gneurs et ceux qui tra­vaillent – les paysans.

Comme tu l’as com­pris, aujourd’hui nous allons te par­ler des deux der­niers ordres. Si tu veux en savoir plus sur le pre­mier, l’Église au Moyen Âge, nous lui avons consa­cré une vidéo à part entière.

Mais reve­nons-en au Moyen Âge.

Après la dis­pa­ri­tion de l’empire caro­lin­gien, le pou­voir cen­tral, c’est-à-dire le roi, n’est plus en mesure de pro­té­ger le royaume, mena­cé au Nord par les inva­sions des Vikings, au Sud par celles des Sar­ra­zins et à l’Est par les Hon­grois. Ayant per­du son auto­ri­té, le roi n’est même plus en mesure de rendre la jus­tice ou de lever des troupes pour par­tir en guerre.

C’est donc aux sei­gneurs locaux, les comtes ou les ducs, de prendre la relève et d’exercer l’autorité.

Pour cela, le sei­gneur s’appuie sur des vas­saux, c’est-à-dire des sei­gneurs moins puis­sants qui le recon­naissent comme leur suzerain.

Les fonc­tions de suze­rain et de vas­sal sont impor­tantes à rete­nir car elles te per­mettent de com­prendre ce qu’est la féo­da­li­té. Der­rière cha­cune de ces fonc­tions se trouve un cer­tain nombre d’obligations :

  • D’une part, le sei­gneur doit don­ner à son vas­sal une terre, qu’on appelle le fief. Le vas­sal est char­gé de diri­ger le fief avec l’aide et la pro­tec­tion de son suzerain.
  • D’autre part, le vas­sal doit jurer fidé­li­té à son suze­rain. Si son suze­rain le lui demande, le vas­sal doit appor­ter à ce der­nier une aide finan­cière ou militaire.

Lors de la céré­mo­nie de l’hommage, le suze­rain et son vas­sal se pro­mettent mutuel­le­ment de res­pec­ter ces devoirs. 

Pour finir, tu dois bien com­prendre qu’un sei­gneur peut être à la fois le suze­rain de sei­gneurs moins puis­sants que lui et le vas­sal d’un sei­gneur plus puis­sant que lui.

Ain­si se consti­tue la grande pyra­mide de la féo­da­li­té au som­met de laquelle se trouve le plus puis­sant de tous les suze­rains : le roi lui-même.

Par­lons main­te­nant de la vie quo­ti­dienne de ces sei­gneurs. Ils vivent sur leur domaine dans un châ­teau fort. Au début, les châ­teaux fort sont en bois mais à par­tir du XIe siècle, ils sont construits en pierre.

A l’extérieur, le châ­teau est entou­ré de douves, des fos­sés rem­plis d’eau que l’on fran­chit par un pont-levis. Les murailles sont per­cées de meur­trières afin de pou­voir tirer sur l’assaillant. La tour la mieux défen­due, sou­vent au centre du châ­teau est appe­lée le don­jon. C’est là que loge le sei­gneur et sa famille. En cas de menace, tous les pay­sans de la région viennent se réfu­gier dans la cour du châ­teau fort.

Les sei­gneurs sont avant tout des che­va­liers et à ce titre ont pour fonc­tion pre­mière de pro­té­ger les populations.

Leur équi­pe­ment com­prend essen­tiel­le­ment un bou­clier, l’écu, un casque, le heaume, une cotte de maille, le hau­bert et, comme tu le sais bien sûr, une épée. Le che­va­lier doit obéir à un code d’honneur, ins­pi­ré par l’église, qui lui ordonne de se battre loya­le­ment et de pro­té­ger les faibles. Si tu sou­haites en savoir plus sur l’É­glise au Moyen Âge, tu peux retrou­ver notre vidéo à son sujet !

Dès son enfance, le futur che­va­lier est entraî­né au métier des armes par un sei­gneur dont il est l’écuyer. Il ne reçoit son équi­pe­ment que bien plus tard lors de l’adoubement. 

L’adoubement est la céré­mo­nie par laquelle il devient véri­ta­ble­ment che­va­lier. Après une veillée de dix heures dans la cha­pelle du châ­teau, la « veillée d’arme », le jeune homme se voit remettre son arme­ment. Celui qu’on appelle son « par­rain d’armes » lui frappe alors fer­me­ment l’épaule avec le plat de son épée en disant : « Je te fais che­va­lier par Saint Georges et par Saint Michel ».

En temps de paix, les occu­pa­tions sont nom­breuses. Le sei­gneur chasse pour ravi­tailler le châ­teau en viande et se main­te­nir en forme pour la guerre. Les sei­gneurs s’entraînent aus­si en orga­ni­sant des tour­nois pour simu­ler des combats.

Lors du dîner, on écoute le ménes­trel jouer de son ins­tru­ment et il vient par­fois des trou­ba­dours qui récitent des légendes et des his­toires, qu’on appelle des chan­sons de geste sur les grands che­va­liers de l’époque.

Tu vois donc que la fonc­tion guer­rière est très impor­tante durant l’époque féo­dale. Pour­tant, les sei­gneurs et les che­va­liers ne consti­tuent qu’une petite par­tie de la population.

Au Moyen Âge, la terre consti­tue la prin­ci­pale source de pro­duc­tion de richesses. La grande majo­ri­té de la popu­la­tion est donc com­po­sée de pay­sans. Ces pay­sans sont divi­sés en vilains et en serfs.

Les vilains dis­posent de cer­taines liber­tés. Ain­si, s’ils ne pos­sèdent pas la terre sur laquelle ils tra­vaillent, ils peuvent la quit­ter quand ils le souhaitent.

En revanche, les serfs appar­tiennent au sei­gneur. Ils sont donc obli­gés de culti­ver leur terre et n’ont pas le droit de la quit­ter. Tou­te­fois, ils peuvent rache­ter leur liberté.

Tu dois pen­ser que la vie de pay­san n’est pas très drôle mais vivre sur les terres d’un sei­gneur com­porte aus­si cer­tains avantages.

Ain­si, tous les pay­sans, serfs comme vilains, ont accès aux équi­pe­ments du fief comme par exemple le pont, le mou­lin, ou le four à pain. Le sei­gneur leur accorde aus­si sa pro­tec­tion contre les dan­gers exté­rieurs. En contre­par­tie, les pay­sans doivent assu­rer un cer­tain nombre de cor­vées pour l’entretien du domaine sei­gneu­rial. Ils doivent éga­le­ment remettre une par­tie de leur récolte au seigneur.

A cette époque les pay­sans mangent peu de viande. Le pain et les légumes consti­tuent l’essentiel de l’alimentation et le miel four­nit le sucre néces­saire. La vie est ryth­mée par les sai­sons et les tra­vaux des champs. Les mai­sons sont faites de murs de tor­chis, c’est-à-dire de terre pétrie avec de la paille et d’un toit de chaume.

A cause des dif­fi­cul­tés de trans­ports, chaque région doit pou­voir être auto­nome. On cultive donc plu­sieurs varié­tés de végé­taux à la fois. Au fil du temps le ren­de­ment s’est amé­lio­ré mais les hommes sont res­tés long­temps dépen­dants des condi­tions cli­ma­tiques : à cette époque, la disette sévit par­fois plu­sieurs fois par an lorsque la guerre, la séche­resse ou de fortes pluies s’abattent.

Fina­le­ment, que dois tu rete­nir à pro­pos de la socié­té féodale ?

  • Les sei­gneurs dirigent et exercent leur auto­ri­té sur une terre qu’on appelle le fief.
  • Dans la socié­té féo­dale, le suze­rain pro­tège ses vas­saux et les vas­saux jurent fidé­li­té à leur suze­rain. Suze­rain et vas­saux doivent s’entraider mutuel­le­ment si néces­saire.
  • L’écuyer devient che­va­lier lors de la céré­mo­nie de l’adoubement.
  • Au Moyen Âge, la majo­ri­té de la popu­la­tion est com­po­sée de paysans.
  • Ces pay­sans sont libres (Vilains) ou appar­tiennent à un sei­gneur (Serfs).
  • En échange de la pro­tec­tion du sei­gneur, le pay­san doit par­ti­ci­per à l’entretien des ins­tal­la­tions du domaine, ce qu’on appelle les corvées.

Comme je te le disais au début de la vidéo, le Moyen Âge prend fin avec les grandes décou­vertes et, plus pré­ci­sé­ment, celle de l’Amérique en 1492. C’est le début de la période que l’on appelle la Renais­sance… Mais ceci est une autre histoire !

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