LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Date de référence : 1789

Après avoir été gou­ver­née par des rois pen­dant plus de 1000 ans, la France va radi­ca­le­ment chan­ger de régime poli­tique à la faveur d’un bou­le­ver­se­ment gra­vé dans les mémoires : la Révo­lu­tion fran­çaise de 1789. Les États Géné­raux, la Bas­tille, la Décla­ra­tion des Droits de l’Homme et du Citoyen, tous ces noms doivent te dire quelque chose. Dans cette nou­velle vidéo, nous remet­tons dans l’ordre ces évé­ne­ments et bien d’autres afin que tu com­prennes com­ment leur enchaî­ne­ment a abou­ti à l’instauration du régime répu­bli­cain que nous connais­sons aujourd’hui.

Bon­jour, aujourd’­hui je révise avec toi la Révo­lu­tion fran­çaise, un évé­ne­ment cru­cial dans l’his­toire de notre pays et qui aura de grandes réper­cus­sions dans toute l’Europe.

Pour com­prendre les enjeux et les péri­pé­ties de cette Révo­lu­tion, regarde d’a­bord cette frise chro­no­lo­gique :

Nous sommes à la fin du XVIIIème siècle, et plus par­ti­cu­liè­re­ment en 1789 : le royaume de France, gou­ver­né par Louis XVI, est alors confron­té à une crise profonde.

• Tout d’abord, cette crise est de nature sociale. La socié­té d’An­cien Régime est divi­sée en trois ordres héri­tés du Moyen Âge : le cler­gé, la noblesse et le tiers état. En rai­son du rôle qu’ils tiennent dans la socié­té, les deux pre­miers ordres béné­fi­cient de pri­vi­lèges fis­caux et poli­tiques. D’autres pri­vi­lèges ont été pro­gres­si­ve­ment accor­dés dans le pas­sé à des villes ou des pro­vinces. Seul le tiers état, c’est-à-dire la grande majo­ri­té du peuple n’est pas pri­vi­lé­gié et conteste donc de plus en plus cette situa­tion vécue comme injuste. Si tu veux en savoir plus sur la socié­té féo­dale, tu peux retrou­ver notre vidéo à son sujet !

• Ensuite, la crise est de nature éco­no­mique : le bud­get de l’é­tat est défi­ci­taire. D’une part l’im­pôt rentre mal et d’autres part les dépenses sont exces­sives. Par exemple l’en­tre­tien de la cour à Ver­sailles a un coût éle­vé. Mais c’est sur­tout le sou­tien appor­té à la guerre d’in­dé­pen­dance amé­ri­caine qui a dés­équi­li­bré les comptes. De plus, comme les récoltes ont été mau­vaises en 1788, les den­rées sont plus chères l’an­née sui­vante. La disette menace les plus pauvres.

• Enfin, cette crise est de nature poli­tique : depuis long­temps déjà, la monar­chie abso­lue est cri­ti­quée par les pen­seurs des Lumières. Il s’agit d’un cou­rant phi­lo­so­phique qui prend une grande ampleur en France avec les écrits de pen­seurs comme Rous­seau, Vol­taire ou encore Dide­rot. Le roi Louis XVI paraît faible car il ne par­vient pas à impo­ser les réformes néces­saires. Les par­le­ments de pro­vince, la plu­part des nobles et des membres du cler­gé s’op­posent sys­té­ma­ti­que­ment aux réformes de ministres comme Necker ou Tur­got qui tentent de réta­blir les finances du royaume. La Reine Marie-Antoi­nette devient la cible des Fran­çais, du fait des com­por­te­ments mal­adroits qu’elle a mul­ti­pliées. En outre le peuple lui reproche ses ori­gines autrichiennes.

Louis XVI décide donc de convo­quer les états géné­raux, une assem­blée consul­ta­tive qui n’a pas été sol­li­ci­tée depuis 1614 ! Dans chaque ville, dans chaque vil­lage, des repré­sen­tants des trois ordres sont dési­gnés pour por­ter leurs doléances auprès du roi, c’est-à-dire leurs sou­haits de réformes, leurs reven­di­ca­tions qu’ils expriment dans les « cahiers de doléances ».

Cette assem­blée se ras­semble à Ver­sailles en mai 1789. Mais les dis­sen­sions appa­raissent vite, les trois ordres ne s’ac­cordent pas et tout espoir de réforme semble à nou­veau s’envoler.

Aus­si, des repré­sen­tants du tiers état rejoints par quelques membres des deux autres ordres décident de se ras­sem­bler en une « Assem­blée natio­nale », c’est-à-dire une assem­blée qui dis­po­se­rait d’un véri­table pou­voir de déci­sion. Le 20 juin, dans la Salle du Jeu de Paume, ces repré­sen­tants prêtent le ser­ment de ne pas se sépa­rer avant d’a­voir don­né une consti­tu­tion au pays.

Le roi finit par céder : les états géné­raux deviennent une Assem­blée natio­nale constituante.

Quel est son rôle ? Rédi­ger une consti­tu­tion qui défi­ni­ra la nature des pou­voirs du roi et de la repré­sen­ta­tion nationale.

Mais à Paris, on craint que le roi n’en­voie des troupes pour réta­blir la situa­tion à son avan­tage. La rumeur enfle et le 14 juillet, la popu­la­tion inves­tit les Inva­lides pour s’emparer d’armes. Puis elle attaque la Bas­tille où est sto­ckée la poudre. Ser­vant éga­le­ment de pri­son, la Bas­tille est un sym­bole royal que les insur­gés veulent abattre. Ces der­niers vont même jus­qu’à déca­pi­ter le gou­ver­neur de Lau­nay et pro­me­ner sa tête sur une pique.

Dans les cam­pagnes, les pay­sans pensent que les nobles vont réagir. Aus­si, ils prennent les devants et, armés de fourches et de faux, attaquent les châ­teaux qu’ils incen­dient ; c’est la « grande peur » qui entraîne l’é­mi­gra­tion d’une part impor­tante de la noblesse.

Afin de cal­mer la situa­tion et rame­ner l’ordre dans les pro­vinces, l’As­sem­blée natio­nale décide alors de prendre des mesures fortes : dans la nuit du 4 août, elle pro­clame l’a­bo­li­tion de tous les pri­vi­lèges et des droits sei­gneu­riaux. La socié­té d’ordres et le régime féo­dal qui exis­taient depuis des siècles disparaissent.

Cette déci­sion radi­cale se retrouve dans la Décla­ra­tion des Droits de l’Homme et du Citoyen, votée le 26 août 1789 : l’ar­ticle 1 décrète ain­si que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Les autres articles pro­clament éga­le­ment la sou­ve­rai­ne­té de la nation et pré­cisent cer­tains droits comme la liber­té de conscience et d’o­pi­nion ou la liber­té de la presse.

Pour être appli­quée, cette décla­ra­tion doit être accep­tée par le roi.

Mais Louis XVI tarde à signer le texte. Les Pari­siens y voient un signe de mau­vaise volon­té de sa part et le soup­çonnent d’être oppo­sé aux nou­veaux prin­cipes votés par l’As­sem­blée natio­nale. De plus, dans la capi­tale, tou­chée par le chô­mage, il reste dif­fi­cile de trou­ver du pain à un prix rai­son­nable, ce qui attise les tensions.

Aus­si, le 5 octobre, quelques mil­liers de femmes décident de par­tir à Ver­sailles récla­mer du pain cela vaut au roi et à sa famille le sur­nom de « bou­lan­ger, bou­lan­gère et petit mitron ». Louis XVI accepte de signer les décrets et pro­met de dis­tri­buer du pain.

Mais au petit matin, des hommes entrent de force dans le châ­teau et tentent de s’en prendre à la reine. La famille royale n’est sau­vée que par l’in­ter­ven­tion de La Fayette. Sous la pres­sion popu­laire Louis XVI doit quit­ter Ver­sailles et s’ins­tal­ler avec les siens au Palais des Tui­le­ries à Paris. Il est désor­mais sur­veillé par la popu­la­tion de la capitale.

L’As­sem­blée natio­nale consti­tuante conti­nue de réfor­mer le royaume durant l’au­tomne 1789.

Pour essayer de résoudre la crise éco­no­mique, les dépu­tés décident de natio­na­li­ser tous les biens de l’É­glise. Cela veut dire que l’é­tat s’en empare et peut les vendre.

Pour uni­for­mi­ser l’or­ga­ni­sa­tion du ter­ri­toire, on crée les dépar­te­ments. Cela achève de détruire, même dans les cam­pagnes recu­lées du pays, les der­niers sym­boles de l’An­cien Régime comme les domaines sei­gneu­riaux et les pro­prié­tés de l’Église.

Fina­le­ment, que dois-tu rete­nir à pro­pos de l’an­née 1789 ?

  • C’est le début de la Révo­lu­tion fran­çaise, et la remise en ques­tion de la monar­chie absolue.
  • Elle tire ses ori­gines de la crise éco­no­mique, sociale et poli­tique qui agite le royaume depuis plu­sieurs décennies.
  • Le roi Louis XVI tente d’a­pai­ser la socié­té en appe­lant la réunion des états géné­raux mais ceux-ci ne par­viennent pas à s’entendre.
  • Encou­ra­gée par la prise de la Bas­tille le 14 juillet 1789, les repré­sen­tants du peuple, qui consti­tuent désor­mais une Assem­blée natio­nale abo­lissent tous les pri­vi­lèges le 4 août suivant.
  • Le 26 août, ils votent la Décla­ra­tion des Droits de l’Homme et du Citoyen.
  • Après la « grande peur » dans les cam­pagnes, une par­tie de la noblesse et du cler­gé fuit le pays. Les grandes monar­chies d’Eu­rope com­mencent à regar­der avec inquié­tude cette révo­lu­tion et se pré­parent à la guerre de peur qu’elle ne se pro­page chez eux.

La situa­tion est donc loin d’être apai­sée : en réa­li­té, la Révo­lu­tion Fran­çaise ne fait que com­men­cer. Mais ça, c’est une autre histoire !

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