LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Date de référence : 1776

Sais-tu ce qu’est une machine à vapeur ? Com­ment elle fonc­tionne et à quoi elle sert ? Elle est le sym­bole de ce qu’on appelle la révo­lu­tion indus­trielle. C’est une époque de pro­di­gieuses inven­tions qui ont chan­gé pro­fon­dé­ment le quo­ti­dien des hommes, une époque qui annonce aus­si les socié­tés indus­trielles et com­mer­ciales du XXe siècle. Nous t’aidons à apprendre tout cela dans cette nou­velle vidéo…

Bon­jour !

Aujourd’hui, je révise avec toi la révo­lu­tion indus­trielle : une époque qui a bou­le­ver­sé notre pays, mais aus­si l’Europe et même le monde entier. 

Regarde la frise chronologique : 

Nous sommes au Royaume-Uni à la fin du XVIIIème siècle lorsque la Révo­lu­tion Indus­trielle com­mence. On note sou­vent le début de cette période avec l’invention de la machine à vapeur par James Watt, en 1776. Cette révo­lu­tion indus­trielle se ter­mine aux alen­tours de 1880.

Main­te­nant regarde ce tableau : 

C’est la gare Saint-Lazare à Paris, peinte par Monet en 1877. Qu’est-ce que tu y vois ?

File:Claude monet, la gare saint-lazare, 1877, 02.JPG ...
La gare Saint-Lazare
de Claude monet

Un bâti­ment avec une struc­ture métal­lique, la gare. A l’arrière-plan, de grands immeubles en pierre blanche. Une loco­mo­tive et des rails. Eh bien, tout ceci n’existait pas avant le début de la révo­lu­tion indus­trielle : tu réa­lises donc com­bien cette époque a bou­le­ver­sé la vie quo­ti­dienne des gens !

Mais reve­nons à James Watt. Cet ingé­nieur écos­sais va en fait per­fec­tion­ner une machine à vapeur déjà exis­tante. Tu te demandes peut-être ce qu’est une machine à vapeur et com­ment elle fonc­tionne ? C’est assez simple : on fait brû­ler du char­bon pour faire chauf­fer de l’eau. L’eau va déga­ger de la vapeur. Cette vapeur s’accumule et va exer­cer une force extra­or­di­naire, par exemple sur un engre­nage. Cela per­met à l’homme de réduire l’effort manuel, puisque c’est la machine qui va tra­vailler à sa place. 

Évi­dem­ment, cette inven­tion anglaise va inté­res­ser toute l’Europe : Bel­gique, France, Alle­magne… Mais pour faire fonc­tion­ner la machine, il faut du char­bon. Au XIXème siècle, cer­taines régions d’Europe se couvrent donc de mines d’où l’on va extraire le pré­cieux combustible.

En France, par exemple, il y avait un bas­sin minier impor­tant dans le Nord, mais aus­si à Saint-Etienne, en Lor­raine et dans le Midi. 

Tu te demandes peut-être à quoi est uti­li­sée cette fameuse machine à vapeur ? Eh bien, les exemples ne manquent pas ! 

Rap­pelle-toi le tableau de Monet : la loco­mo­tive, celle qui crache de la fumée. Grâce à cette nou­velle machine, l’homme peut désor­mais faire trac­ter des wagons, de pas­sa­gers ou de mar­chan­dises. Aupa­ra­vant il fal­lait comp­ter sur la force des ani­maux (che­vaux et bœufs notam­ment). A la fin du XIXème siècle, elle atteint la vitesse record de 75km/h, ce qui était alors impen­sable ! Mais ces records seront pul­vé­ri­sés quelques années plus tard. 

La révo­lu­tion des trans­ports ne se limite pas au che­min de fer : les bateaux à vapeur rem­placent les bateaux à voile. Ils sont plus rapides et peuvent trans­por­ter plus de mar­chan­dises. Retiens aus­si que l’état des routes s’améliore et que l’on creuse de nou­veaux canaux entre les fleuves pour pou­voir navi­guer de l’un à l’autre.

Par­lons main­te­nant d’un autre domaine : dès la fin du XVIIIème siècle, on invente des métiers à tis­ser méca­niques. Ils rem­placent petit à petit les arti­sans. Les habits sont donc fabri­qués avec l’aide de cette machine : c’est plus rapide, plus effi­cace et moins cher.

Métier à tis­ser méca­nique de la fin du XVIIIème siècle

La révo­lu­tion indus­trielle démarre avec la machine à vapeur, mais elle ne se limite pas à elle. On invente aus­si le télé­graphe pour com­mu­ni­quer sur de longues dis­tances. On uti­lise alors le code Morse, que tu connais peut-être. Puis plus tard, le télé­phone le remplacera. 

Le pro­grès tech­nique se fait donc dans tous les domaines : tex­tile, trans­ports, com­mu­ni­ca­tion… mais aus­si métal­lur­gie, arme­ment ou encore méde­cine.

Par­lons main­te­nant des chan­ge­ments que cette révo­lu­tion indus­trielle va appor­ter dans la socié­té. Avec l’industrie, naissent les ouvriers, qui viennent sou­vent de la cam­pagne. Ils tra­vaillent dans les mines et les usines. Leur condi­tion est loin d’être très agréable : ils tra­vaillent dur, durant de longues jour­nées, et sont mal payés. Le célèbre écri­vain fran­çais Émile Zola a décrit cette vie dans l’un de ses romans les plus connus : Ger­mi­nal.

Comme tu le vois, beau­coup de choses sont bou­le­ver­sées par la révo­lu­tion indus­trielle. Cela occa­sionne aus­si des chan­ge­ments poli­tiques : l’ancienne élite, l’aristocratie, est dépas­sée par la mon­tée en puis­sance de la bour­geoi­sie. Ce sont eux qui inves­tissent dans les mines et les usines, et consti­tuent des for­tunes colossales. 

Par exemple la famille Peu­geot : tu connais sans doute les voi­tures de cette marque. La famille Peu­geot a fon­dé l’entreprise en 1810. Ils ont fabri­qué bien d’autres choses que des voi­tures : par exemple des vélos, des mou­lins à café ou encore des lames de scie.

Une Peu­geot type 3 de 1894

Le troi­sième grand chan­ge­ment qu’apporte la révo­lu­tion indus­trielle, ce sont les trans­for­ma­tions que subissent les cam­pagnes et les villes.

Les pro­cé­dés méca­niques rem­placent le tra­vail manuel. Les ani­maux aus­si sont moins utiles dans les cam­pagnes. Avec l’invention de la mois­son­neuse bat­teuse par McCor­mick en 1834, on a besoin de moins de main d’œuvre pour les tra­vaux agri­coles. Et l’arrivée des trac­teurs à la fin du XIXème siècle accen­tue le mou­ve­ment. Tout au long de la révo­lu­tion indus­trielle, les cam­pagnes fran­çaises se vident : c’est ce qu’on appelle l’exode rural. 

Tu t’en doutes, cet exode rural fait gros­sir les villes, qui concentrent les indus­tries. Paris, notre capi­tale, compte envi­ron 550 000 habi­tants en 1796. Un peu plus de cent ans plus tard, en 1901, il y a 2 mil­lions 700 mille pari­siens, soit plus de cinq fois plus !

Main­te­nant, rap­pelle-toi à nou­veau le tableau de Monet : dans les villes, on crée des gares pour accueillir les trains et les voya­geurs. Ces grands bâti­ments de pierres blanches à l’arrière-plan, qui existent tou­jours à Paris, sont construits par le baron Hauss­mann. C’est, dans les années 1860, l’époque de la des­truc­tion du vieux Paris du Moyen Âge. On crée alors des rues plus larges, plus droites. On éli­mine les ruelles, des kilo­mètres d’égouts sont creu­sés pour amé­lio­rer l’hygiène publique. Les villes sont trans­for­mées en profondeur.

Fina­le­ment, que dois tu rete­nir à pro­pos de la révo­lu­tion industrielle ? 

  • Elle débute avec l’invention de la machine à vapeur par James Watt, en 1776.
  • C’est le début d’une suc­ces­sion d’inventions qui va modi­fier en pro­fon­deur l’Europe au XIXème siècle : le télé­graphe, la loco­mo­tive, le métier à tis­ser méca­nique, le bateau à vapeur… 
  • De grandes for­tunes se créent, deux figures sont sur le devant de la scène : l’ouvrier et le bour­geois. Ils rem­placent le pay­san et l’aristocrate.
  • C’est aus­si l’époque de l’exode rural : les pay­sans partent trou­ver du tra­vail dans les villes industrielles.
  • C’est l’époque des mines de char­bon, des grandes usines, des gares, qui vont modi­fier le pay­sage des villes françaises.
  • La révo­lu­tion indus­trielle, c’est le pas­sage d’une socié­té agri­cole et arti­sa­nale à une socié­té com­mer­ciale et indus­trielle.

La suite de la révo­lu­tion indus­trielle, c’est une autre révo­lu­tion indus­trielle : non plus autour du char­bon et de la machine à vapeur, mais du pétrole et de l’électricité, qui com­mence après 1880. Les inven­tions vont conti­nuer à se suc­cé­der, jusqu’à nos jours… Mais ceci est une autre histoire !

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