Jeanne d’Arc

Date de référence : 1431

Bon­jour, tu aimes l’Histoire et tu as bien rai­son ! Aujourd’hui je vais te racon­ter l’histoire de Jeanne d’Arc, celle qu’on sur­nomme « la Pucelle d’Orléans ».

Pour te situer, regarde d’abord cette frise chro­no­lo­gique. Nous sommes au début du XVème siècle, en 1407. Depuis soixante-dix ans, les royaumes de France et d’Angleterre sont en guerre. Ils se dis­putent la suze­rai­ne­té sur une par­tie du ter­ri­toire fran­çais. Nous sommes en pleine « guerre de cent ans » ! D’ailleurs, si tu veux en savoir plus, je te conseille notre vidéo qui traite ce sujet.

A cette époque, la France est au plus mal. La guerre est inter­mi­nable et le roi de France, Charles VI, est fou. Inca­pable de main­te­nir l’unité du royaume, Charles VI laisse le pays se frac­tu­rer en deux camps. D’un côté, les Arma­gnacs, par­ti­sans du roi de France. De l’autre, les Bour­gui­gnons, alliés au roi d’Angleterre. Les sujets du roi se battent entre eux, c’est ce qu’on appelle une guerre civile.

Car la guerre avec le royaume d’Angleterre conti­nue elle aus­si. En 1415, les Anglais écrasent les Fran­çais à la bataille d’Azincourt. Trois ans plus tard, l’héritier du roi de France, le dau­phin, quitte Paris pour se réfu­gier à Bourges au sud de la Loire. Les Anglais en pro­fitent. En 1418, le dau­phin Charles doit fuir Paris. En 1420, le roi Hen­ri V d’Angleterre devient l’héritier de la cou­ronne de France par le Trai­té de Troyes. En 1428, les Anglais assiègent la ville d’Orléans qui ouvre le sud du royaume. La situa­tion est catas­tro­phique. Le dau­phin Charles, l’héritier légi­time, est sur le point de tout perdre.

Sur­vient alors Jeanne, une jeune femme qui va chan­ger le cours de l’Histoire de France. Qui est-elle ? Née en Lor­raine, Jeanne est une fer­vente chré­tienne. Vers ses treize ans, elle raconte que des voix venues du ciel lui ordonnent de libé­rer la France des Anglais et de per­mettre au dau­phin Charles d’être enfin cou­ron­né roi.

La tâche est immense et Jeanne ne connaît même pas le roi. Qu’à cela ne tienne !À 17 ans, la jeune pay­sanne se lance à tra­vers les ter­ri­toires occu­pés par les Anglais jusqu’à Chi­non, où réside le futur Charles VII. Avant de par­tir, elle prend une déci­sion impor­tante : s’habiller et se coif­fer comme un homme. C’est tout à fait inha­bi­tuel pour une femme à cette époque. Contre toute attente, elle par­vient à des­ti­na­tion. La légende raconte qu’en arri­vant dans la grande salle du châ­teau, elle recon­naît le roi caché au milieu de ses cour­ti­sans ! Sou­viens-toi qu’elle ne l’avait jamais vu ! Jeanne réus­sit même à obte­nir la confiance du dau­phin. Il l’autorise à rejoindre son armée pour bri­ser le siège des Anglais autour d’Orléans. Jeanne se voit offrir une armure et un éten­dard avec l’emblème de son choix.

Le 29 avril 1429, la Pucelle s’infiltre dans la ville avec des sol­dats, au nez et à la barbe des Anglais ! Les jours sui­vants, elle défile dans les rues avec Jean de Dunois, le chef des assié­gés, et dis­tri­bue de la nour­ri­ture aux habi­tants d’Orléans. Le peuple reprend espoir ! Puis, avec le concours des autres capi­taines fran­çais, elle mène des attaques à l’extérieur de la cité et oblige l’en­ne­mi à s’en­fer­mer dans les bas­tilles, des camps retran­chés qui cein­turent la ville. D’assiégeants, les Anglais deviennent assiégés.

Le 7 mai, Jeanne et ses troupes se lancent à l’as­saut de la der­nière bas­tille, celle des Tou­relles. Jeanne est bles­sée d’une flèche à l’é­paule et doit se reti­rer pour être soi­gnée. Epui­sés, les Fran­çais pensent à ces­ser l’attaque mais Jeanne refuse ! Sur­mon­tant la dou­leur, elle repart au com­bat ! Elle agite son éten­dard et lance un ultime assaut : cette fois, c’est la vic­toire ! Orléans est libé­rée ! Les Anglais lèvent le siège dans la nuit du 7 au 8 mai 1429.

Mais Jeanne n’a pas fini ses exploits. Auréo­lée par sa vic­toire, elle pousse le dau­phin à se rendre à Reims pour y être sacré roi. Charles hésite. Le voyage est dan­ge­reux. Les Anglais et les Bour­gui­gnons contrôlent ce ter­ri­toire. Fina­le­ment, il accepte et atteint la ville. Le 17 juillet 1429, le dau­phin est sacré roi dans la cathé­drale de Reims. Il devient Charles VII, roi de France. Jeanne res­pecte donc sa deuxième promesse.

Elle veut alors accom­plir une der­nière mis­sion : reprendre Paris aux Bour­gui­gnons. Mal­heu­reu­se­ment, elle échoue. Pire, elle est faite pri­son­nière. Les Bour­gui­gnons vont la vendre aux Anglais. Furieux, ces der­niers veulent se ven­ger de ses vic­toires. Ils la jugent devant un tri­bu­nal reli­gieux, pré­si­dé par l’évêque Cau­chon. Jeanne est accu­sée d’être une fausse chré­tienne et même une sorcière.

Tout au long du pro­cès, elle clame son inno­cence, mais rien n’y fait. Jeanne est condam­née à être brû­lée vive à Rouen, le 30 mai 1431. Son aven­ture a été courte, mais fon­da­men­tale. Son rôle dans la libé­ra­tion du royaume en fait l’une des figures les plus impor­tantes de l’Histoire de France. En 1456, l’Église catho­lique juge­ra les conclu­sions de son pro­cès « nuls, non ave­nus, sans valeur ni effet ».

Fina­le­ment, que dois-tu rete­nir à pro­pos de Jeanne d’Arc ?

  • Ado­les­cente, elle entend des voix célestes qui lui demandent de libé­rer le pays et de faire cou­ron­ner le roi.
  • Elle réus­sit à ren­con­trer le dau­phin Charles et intègre son armée.
  • Elle libère Orléans du siège anglais en mai 1429, puis elle fait cou­ron­ner Charles VII à Reims en juillet 1429.
  • Cap­tu­rée par les Bour­gui­gnons en ten­tant de reprendre Paris, elle est ven­due aux Anglais qui la brûlent vive à Rouen le 30 mai 1431.
  • De nos jours, Jeanne d’Arc demeure un sym­bole de dévoue­ment à la patrie, allant jusqu’au sacri­fice de sa vie.

Après la mort de Jeanne, les Fran­çais com­prennent que leur roi légi­time n’est pas anglais mais bien fran­çais. Pro­fi­tant du for­mi­dable élan insuf­flé par Jeanne, Charles VII se lance alors à la recon­quête de tout son royaume. Mais ceci est une autre histoire…

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