Les Médicis

Date de référence : 1610

Bon­jour, tu aimes l’Histoire et tu as bien rai­son ! Aujourd’hui, je vais te racon­ter l’histoire des Médicis.

Regarde cette frise chro­no­lo­gique. Nous sommes en Ita­lie aux XVème et XVIème siècles, dans cette période qu’on appelle la Renais­sance. Alors qui sont les Médi­cis ? A l’origine, c’est une famille de pro­prié­taires ter­riens, qui vient de Tos­cane, une région d’Italie. Au début du XIIIème siècle, les Médi­cis s’installent à Flo­rence, une cité riche et puis­sante. Mais pour­quoi cela ?

Pour le com­prendre, il faut reve­nir au Moyen Age. Dès le XIème siècle, l’Italie connaît des bou­le­ver­se­ments impor­tants car la popu­la­tion ne cesse de croître, sur­tout dans les villes. Comme l’Italie n’est pas un royaume uni­fié, elle se par­tage en une mul­ti­tude de cités. Les plus puis­santes sont Flo­rence, Gênes, Milan ou Venise. Et La plu­part sont vas­sales de l’empereur du Saint Empire romain ger­ma­nique : elles lui doivent obéis­sance. Mais à vrai dire, l’Empereur éprouve bien des dif­fi­cul­tés à se faire obéir de ces sujets éloi­gnés du cœur de l’empire ! Ses repré­sen­tants ren­contrent l’influence gran­dis­sante d’une nou­velle caté­go­rie sociale enri­chis par le com­merce : les bour­geois. À Flo­rence, les Médi­cis font par­tie de cette bour­geoi­sie marchande.

A la dif­fé­rence de la France, le sys­tème féo­dal est en train de dis­pa­raître en Ita­lie. Le pou­voir est dans les mains des villes. Celles-ci prennent pos­ses­sion des terres autour d’elles et se consti­tuent en « Com­munes ». C’est l’élite mar­chande dont je viens de te par­ler qui dirige. Evi­dem­ment, ça ne plaît pas à l’Empereur ! Déjà en lutte avec le Pape, celui-ci tente de réta­blir son auto­ri­té sur les com­munes. Peine per­due ! Les cités finissent par obte­nir défi­ni­ti­ve­ment leur indé­pen­dance. Et les Médi­cis alors, com­ment pro­fitent-ils de ces changements ?

Les Médi­cis sont deve­nus des mar­chands et des ban­quiers. Et Côme de Médi­cis, dit Côme l’An­cien, gère avec talent la banque fami­liale. Il inves­tit dans le com­merce flo­ris­sant de la laine et de la soie. Il est si pros­père qu’il prête de l’argent aux Papes et aux Rois. Tu ima­gines un peu ! Il s’intéresse aus­si beau­coup à la poli­tique. Il se montre proche du peuple et se crée des amis par­mi les puis­sants de Flo­rence en sou­te­nant finan­ciè­re­ment ceux qui veulent accé­der aux fonc­tions de magis­trats de la ville. Avec lui, c’est don­nant-don­nant : ceux qu’il a aidé lui doivent alors des faveurs. Grâce à ça, Côme par­vient à prendre le contrôle de Flo­rence. Paral­lè­le­ment, les Médi­cis sou­tiennent les arts, notam­ment l’ar­chi­tec­ture, la sculp­ture ou la pein­ture. Côme s’in­té­resse en par­ti­cu­lier aux manus­crits anciens et ouvre la pre­mière biblio­thèque publique d’Eu­rope ! C’est la Renais­sance italienne.

Après Côme, c’est au tour de son petit-fils, Laurent le Magni­fique de mar­quer l’histoire des Médi­cis ! Flo­rence est alors une cité pros­père, sym­bole de l’essor intel­lec­tuel et artis­tique de la Renais­sance. Pour mieux contrô­ler la ville, Laurent fait modi­fier ses ins­ti­tu­tions à son pro­fit. Il main­tient la paix entre les cités ita­liennes et favo­rise le com­merce, et donc le déve­lop­pe­ment de ses propres affaires. Evi­dem­ment, la puis­sance des Médi­cis va leur atti­rer des enne­mis !Tu penses bien ! Qu’il s’agisse du Pape Sixte IV qui sou­haite étendre la puis­sance de l’É­tat pon­ti­fi­cal ou des nobles qui ont per­du le pou­voir poli­tique à Flo­rence, Laurent va devoir être vigilant…

Eh oui, contrô­ler une « com­mune » n’est pas sans dan­ger ! Ain­si, en 1478, la famille des Paz­zi orga­nise un com­plot contre les Médi­cis pour prendre le pou­voir à Flo­rence. Le propre frère de Laurent y trouve la mort ! Mais la ten­ta­tive échoue fina­le­ment. Quelques années plus tard, en réper­cus­sion, Laurent ren­for­ce­ra encore son contrôle sur la cité. Si « le Magni­fique » est habile pour la poli­tique, il est moins com­pé­tent que son grand-père Côme pour la ges­tion des affaires. Avec lui, la Banque des Médi­cis va connaître un déclin.Mais Laurent n’y pense guère, occu­pée plu­tôt par la poé­sie à laquelle il excelle. Grand mécène, il accorde sa pro­tec­tion à de nom­breux artistes comme Bot­ti­cel­li, Léo­nard de Vin­ci ou Michel-Ange. Tu as sans doute enten­du par­ler du célèbre peintre de la Joconde et celui de la cha­pelle Sixtine ?

Et l’aventure des Médi­cis ne s’arrête pas là. Après lui, la famille conti­nue de mar­quer l’histoire de Flo­rence et de l’Italie, mais aus­si celle de la France ! Notre pays leur doit deux reines. Elles ont l’une comme l’autre assu­ré la régence en atten­dant l’accession au trône du Dau­phin, l’héritier de la Couronne.

La pre­mière, Cathe­rine de Médi­cis, est un per­son­nage majeur de notre his­toire, au moment des guerres de reli­gion qui ensan­glantent la France au XVIème siècle. Ayant per­du très tôt son mari, le roi Hen­ri II, Cathe­rine tente de conser­ver l’unité du royaume et de récon­ci­lier catho­liques et pro­tes­tants qui s’affrontent ouver­te­ment pen­dant la deuxième moi­tié du XVIème siècle, notam­ment avec le mas­sacre de la Saint-Bar­thé­le­my en 1572.

La seconde reine est la femme d’Henri IV, Marie de Médi­cis. Mère du futur Louis XIII, elle hérite de la régence à la suite de l’assassinat de son mari en 1610 par Ravaillac. Si Cathe­rine était une habile poli­tique, Marie est mal­adroite dans l’exercice du pou­voir royal. […] Elle s’entoure de conseillers ita­liens impo­pu­laires dont un cer­tain Conci­no Conci­ni. Les grands aris­to­crates du Royaume en pro­fitent pour déso­béir au pou­voir royal et les pro­tes­tants se révoltent à nou­veau. Les Médi­cis sont alors syno­nymes de grandes dif­fi­cul­tés pour la France. Heu­reu­se­ment, Louis XIII, à 16 ans seule­ment, orga­nise l’assassinat du mau­vais conseiller et retrouve son trône ! Dans les années sui­vantes, il réta­blit son auto­ri­té grâce à l’un des plus grands ministres de notre his­toire, le car­di­nal de Richelieu.

Alors fina­le­ment, que dois-tu rete­nir à pro­pos des Médicis ?

  • Les Médi­cis sont de riches ban­quiers ori­gi­naires de Tos­cane. Habiles poli­tiques, Ils prennent le pou­voir à Flo­rence durant la majeure par­tie du XVème siècle.
  • Les membres les plus connus de la famille sont Côme l’Ancien, l’un des hommes les plus riches de son époque et Laurent le Magni­fique qui porte Flo­rence à l’apogée de sa gloire, mal­gré ses conflits avec la papauté.
  • La famille de Médi­cis donne aus­si à la France deux reines très connues et très dif­fé­rentes : Cathe­rine de Médi­cis, régente à par­tir de 1560 en pleine guerre de reli­gions et Marie de Médi­cis, régente à par­tir de 1610, qui affai­blit l’autorité royale.

Sym­bole de l’avènement de la bour­geoi­sie com­mer­çante, les Médi­cis marquent l’histoire de l’Italie et de l’Europe. Ils sym­bo­lisent les trans­for­ma­tions de la Renais­sance, qui remet en cause de nom­breux aspects de la socié­té du Moyen Âge. Mais ceci est une autre histoire.

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