Tu aimes l’Histoire et tu as bien raison ! Aujourd’hui, je vais te parler des reines qui ont marqué l’histoire de France.
Elles sont nombreuses à avoir exercé une grande influence sur les affaires politiques de la France, parfois jusqu’à prendre la direction du pays en tant que régente. Nous avons évoqué plusieurs fois ce terme dans nos vidéos précédentes : il signifie que la reine gouverne le royaume lorsque, par exemple, le roi est trop jeune pour régner ou bien parce qu’il est parti à la guerre.
Regarde cette frise chronologique : tu peux y voir les dynasties qui se sont succédé en France entre le Ve et le XIXe siècle – Mérovingiens, Carolingiens, Capétiens, Valois et Bourbons. Découvrons ensemble, à travers ces dynasties, quelques grandes reines qui ont marqué leur époque !
Dans la famille des Mérovingiens, tu connais peut-être Clotilde, l’épouse de Clovis, le roi des Francs. On raconte que c’est sous son influence que Clovis s’est converti à la religion chrétienne. C’est donc en partie grâce à Clotilde que la France est devenue un pays de tradition chrétienne.
Chez les Mérovingiens, il y a aussi les « reines assassines » qui sont franchement moins sympathiques. Leur histoire commence au partage du royaume de Clovis entre ses petits-fils, Sigebert et Chilpéric. La femme de Sigebert, Brunehaut, est une princesse de sang royal. Frédégonde, elle, n’est à l’origine qu’une servante mais elle est réputée pour sa beauté et son ambition. Pour devenir reine, elle va jusqu’à faire assassiner la première femme de Chilpéric et prend sa place. Manque de chance, il s’agit de la propre sœur de Brunehaut, qui lui déclare donc la guerre. Par la suite, le règne et les affrontements de ces deux reines feront de nombreuses victimes, Frédégonde multipliant les assassinats et Brunehaut finissant attachée à un cheval lancé au triple galop.
Passons maintenant à la dynastie des carolingiens à laquelle appartient l’empereur Charlemagne. A la mort de son père, Pépin le bref, Charlemagne doit partager le royaume avec son frère, Carloman conformément à la coutume des Francs. C’est leur mère, qui porte le surnom amusant de Berthe au grand pied du fait d’une malformation, qui va s’efforcer de maintenir la paix entre eux. Cela permettra à Charlemagne, à la mort de son frère, de réunir leurs deux royaumes pour bâtir un immense empire.
Après la mort de Charlemagne, le partage de cet empire provoque une guerre de succession entre ses descendants. Parmi ceux-ci, Charles le Chauve doit sa survie à sa mère, Judith de Bavière qui n’hésite pas à provoquer une guerre civile pour défendre l’héritage de son fils.
Cette guerre prend fin en 843 lors du traité de Verdun qui divise définitivement l’empire. Judith est récompensée : Charles le Chauve est couronné roi de Francie occidentale, territoire à l’origine de la France actuelle.
Chez les Capétiens, impossible d’ignorer Aliénor d’Aquitaine, d’abord épouse d’un roi français Louis VII, puis d’un roi anglais Henri II Plantagenêt. Protectrice des arts, Aliénor invite de célèbres troubadours à la cour comme Bernard de Ventadour. Mais C’est surtout une souveraine très habile, luttant avec acharnement pour maintenir l’unité du royaume d’Angleterre qu’elle parvient même à réconcilier avec la France en mariant sa petite-fille, Blanche de Castille, à l’héritier du trône de France.
Blanche sera aussi une grande reine capétienne ! Veuve à 38 ans, elle met fin aux révoltes des barons qui contestent son autorité et contribue à fortifier la couronne de France en négociant avec le comte de Toulouse le rattachement du Languedoc. Enfin, elle dirige l’éducation politique et religieuse de son fils, le futur roi Saint Louis.
Passons maintenant à la dynastie des Valois dont l’une des reines va montrer un grand talent politique. Il s’agit d’une duchesse italienne, issue d’une famille riche et puissante : Catherine de Médicis. En 1559, à la mort de son mari Henri II, Catherine devient régente du royaume en attendant que son fils atteigne la majorité. Elle maintient l’autorité royale dans une France déchirée par les guerres de religions entre catholiques et protestants. Catherine de Médicis est également une reine bâtisseuse : elle fait agrandir le château de Chenonceau, celui du Louvre et poursuit le chantier de Fontainebleau. Elle passe des commandes aux grands artistes de son temps pour exalter la grandeur des Valois.
La famille Médicis donnera aussi une reine à la dynastie des Bourbons : Marie de Médicis, l’épouse d’Henri IV. A la mort de celui-ci, Marie exerce la fonction de régente, en attendant l’accession au trône de son fils, le roi Louis XIII.
Ce dernier aura d’ailleurs pour épouse, une autre reine incontournable de la dynastie des Bourbons : Anne d’Autriche. A la mort de Louis XIII, Anne prend à son tour la fonction de régente et gouverne le royaume avec l’aide du cardinal Mazarin. Ensemble, ils affrontent les ennemis de la couronne : les grands nobles lors de la révolte de la Fronde […] et l’Espagne des Habsbourg. Anne d’Autriche parvient à mettre fin au conflit franco-espagnol et achève la formation du jeune roi, le futur Louis XIV qui hérite ainsi du plus puissant royaume d’Europe.
Finalement, que dois-tu retenir des reines que je t’ai présentées ?
- Deux reines mérovingiennes, Frédégonde et Brunehaut, surnommées les reines assassines, ont déclenché une guerre civile qui déchire le royaume des Francs pendant près de quarante ans.
- Chez les Carolingiens, retiens Judith de Bavière, qui parvient, malgré les obstacles, à offrir un royaume à son fils Charles le Chauve ;
- Deux grandes reines capétiennes ont joué un rôle politique très important : Aliénor d’Aquitaine et sa petite-fille Blanche de Castille ;