LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

Date de référence : 1914

Au début du XXe siècle, l’Europe est au som­met de sa puis­sance. Grâce aux pro­grès tech­niques engen­drés par les révo­lu­tions indus­trielles, à leurs conquêtes ter­ri­to­riales sur les autres conti­nents et à leur crois­sance démo­gra­phique, les états euro­péens se livrent une concur­rence achar­née. Dans ce contexte, un évé­ne­ment inat­ten­du va déclen­cher entre les nations euro­péennes un conflit d’une inten­si­té jusqu’ici incon­nue : la Pre­mière Guerre mon­diale, aus­si appe­lée la Grande Guerre. Cet évé­ne­ment est fon­da­men­tal non seule­ment car il illustre une nou­velle façon de faire la guerre mais aus­si parce que, par ses consé­quences, il est la clé pour com­prendre tout notre XXe siècle. Nous t’aidons à révi­ser ce cha­pitre de la fin du pro­gramme de CM2 dans cette nou­velle vidéo.

Aujourd’hui je révise avec toi la Pre­mière Guerre mon­diale : un conflit sans pré­cé­dent qui aura de lourdes consé­quences pour tous les États euro­péens. La plu­part des villes et vil­lages de France, d’Allemagne ou d’Angleterre pos­sèdent d’ailleurs un monu­ment com­mé­mo­ra­tif sur lequel sont ins­crits les noms des sol­dats tués durant cette guerre.
Regarde d’abord cette frise chro­no­lo­gique : nous sommes au début du XXe siècle.


Mais attends un peu… A la réflexion, pour com­prendre les rai­sons de cette guerre, je dois te rame­ner à la fin du siècle pré­cé­dent.
En effet, en 1871, la France vain­cue par la Prusse – deve­nu l’empire Alle­mand – perd l’Alsace-Lorraine à la suite des trai­tés de paix. Les Fran­çais rêvent alors d’une revanche, et tous les éco­liers comme toi sont éle­vés dans cet état d’esprit…


A la fin du XIXe siècle, la France décide de s’al­lier avec la Rus­sie et l’An­gle­terre pour for­mer la Triple-Entente. L’Al­le­magne, quant à elle, se rap­proche de l’Au­triche-Hon­grie et de l’I­ta­lie pour for­mer la Triple-Alliance : les grandes puis­sances euro­péennes sont lan­cées dans une intense com­pé­ti­tion et riva­li­té qui les pré­parent à la guerre.

Les ten­sions éclatent fina­le­ment le 28 juin 1914 lorsque l’héritier de l’empire aus­tro-hon­grois, l’ar­chi­duc Fran­çois-Fer­di­nand, est assas­si­né par un étu­diant serbe à Sara­je­vo.
A par­tir de cet évè­ne­ment, tu vas voir com­ment, par le jeu des alliances, tous les pays vont se retrou­ver impli­qués dans un conflit aux dimen­sions mondiales.


L’Autriche-Hongrie com­mence par décla­rer la guerre à la Ser­bie le 28 juillet 1914. La Rus­sie mobi­lise alors son armée pour pro­té­ger son allié la Ser­bie. L’Allemagne d’une part – la France et l’Angleterre d’autre part font de même confor­mé­ment aux trai­tés d’alliance dont je t’ai par­lé. A l’été 1914, toutes les grandes puis­sances euro­péennes entrent en guerre.
Alors que les « bel­li­gé­rants » pensent que la guerre sera « courte, fraîche et joyeuse », l’Allemagne prend les devants et lance une attaque contre la France.


L’armée alle­mande enchaîne les vic­toires : elle veut occu­per Paris pour for­cer la capi­tu­la­tion du gou­ver­ne­ment fran­çais. Mais sous la conduite des géné­raux Joffre et Foch, les Fran­çais contre-attaquent du 6 au 9 sep­tembre 1914.
Grâce aux taxis pari­siens qui ont été réqui­si­tion­nés pour trans­por­ter plus rapi­de­ment les troupes envoyées en ren­fort, les Alle­mands sont fina­le­ment repous­sés. C’est la vic­toire de la Marne !


A la fin de l’année 1914, la situa­tion se sta­bi­lise : les armées enne­mies se font face sur un front qui va de la Mer du Nord à la Suisse. Pour résis­ter aux attaques, elles for­ti­fient leurs posi­tions en creu­sant de très nom­breuses tran­chées ren­for­cées par des for­tins et des barbelés.


Tu dois com­prendre que les armées en pré­sence passent d’une « guerre de mou­ve­ment » à ce qu’on appelle une « guerre de tran­chées ».
Dans ces abris, les sol­dats sont rela­ti­ve­ment pro­té­gés de la mitraille et des bom­bar­de­ments. Mais lorsqu’ils montent à l’assaut, beau­coup d’entre eux meurent sous le feu des canons et des mitrailleuses pour seule­ment quelques kilo­mètres de ter­rains capturés.


Dans la boue, le froid et le bruit constant du canon, les sol­dats essayent de s’organiser pour vivre conve­na­ble­ment. Car en plus de la menace enne­mie, les « poi­lus », comme on les appelle, doivent aus­si lut­ter contre les mala­dies, la faim et sur­tout l’ennui qui sapent le moral. Pour se récon­for­ter, les sol­dats peuvent comp­ter sur leurs familles qui leur envoient régu­liè­re­ment du cour­rier. Tout est bon pour les aider à sur­mon­ter cette situa­tion dif­fi­cile et angoissante !


En défi­ni­tive, la guerre a chan­gé de visage : tous les moyens pos­sibles sont uti­li­sés pour vaincre l’ennemi, notam­ment de nou­velles armes, comme les avions, les chars, et des canons tou­jours plus puis­sants. Même les popu­la­tions civiles doivent sou­te­nir l’effort de guerre en tra­vaillant dans les usines d’armement, en par­ti­cu­lier les femmes qui sont sur­nom­mées les « munitionnettes ».


De février à décembre 1916, pre­nant une nou­velle fois les devants, les Alle­mands lancent une grande offen­sive contre les défenses fran­çaises à Ver­dun. Mais mal­gré la vio­lence des assauts et des pertes humaines consi­dé­rables, les Fran­çais, com­man­dés par le Géné­ral Pétain, tiennent bon et occupent tou­jours les forts de la région à la fin de l’année 1916.

Si les Fran­çais et leurs alliés estiment avoir rem­por­té une grande vic­toire à Ver­dun, la guerre est pour­tant loin d’être gagnée. En France, Clé­men­ceau, un homme poli­tique qu’on sur­nomme le Tigre, prend la tête du gou­ver­ne­ment et prône la guerre à outrance.


En revanche, la Rus­sie, qui a connu de nom­breuses défaites, plonge dans l’anarchie. En novembre 1917, les Bol­che­viks, un par­ti révo­lu­tion­naire, prennent le pou­voir et demandent la paix aux Alle­mands le mois sui­vant.
Mais les États-Unis, qui étaient res­tés neutres jusque-là, décident fina­le­ment de rejoindre la guerre aux côtés des alliés. Dès l’é­té 1917, les sol­dats amé­ri­cains par­ti­cipent aux batailles en France.


Les Alliés mul­ti­plient alors les assauts sur tous les fronts : sur le Rhin, dans les Alpes, sur le Danube… L’Au­triche-Hon­grie se rend en novembre 1918, et fina­le­ment, c’est au tour de l’Allemagne de dépo­ser les armes.
Le 11 novembre 1918, l’armistice est signé. Puis, s’engagent des négo­cia­tions de paix qui abou­tissent au trai­té de Ver­sailles par lequel l’Al­le­magne se voit impo­ser des condi­tions extrê­me­ment dif­fi­ciles. Elle doit ver­ser une grosse indem­ni­té de guerre à la France, n’a plus le droit d’a­voir une grande armée et perd toutes ses colo­nies. Par ailleurs, l’Al­sace et la Lor­raine rede­viennent françaises.


Avec les 20 mil­lions de vic­times civiles et sur­tout mili­taires qu’elle a pro­vo­quées, la guerre a pro­fon­dé­ment trau­ma­ti­sé ses contem­po­rains. « Les gueules cas­sés », ces bles­sés défi­gu­rés deviennent le sym­bole de cette guerre indus­trielle. A la suite, un impor­tant cou­rant paci­fiste se déve­loppe dans toute l’Europe pour que la pre­mière Guerre Mon­diale soit la der­nière des guerres, « la der des ders » comme on dit à l’époque.

Fina­le­ment, que dois tu rete­nir à pro­pos de la pre­mière guerre mondiale ?

  • C’est un conflit majeur en Europe qui embrase le monde entier entre 1914 et 1918.
  • A l’Ouest, les sol­dats vivent dans les tran­chées, entre des tun­nels et des fos­sés pour se pro­té­ger des nou­velles armes : mitrailleuses, artille­ries, avia­tions, tanks, gaz de combat…
  • La guerre est « totale », car tout le monde y par­ti­cipe, les civils mais sur­tout les sol­dats qui payent un lourd tri­but : durant toute la guerre près de 10 mil­lions de sol­dats perdent la vie.
  • Sous la conduite de chefs comme les géné­raux Joffre, Foch ou Pétain, Les Fran­çais rem­portent de grandes vic­toires comme celle de la Marne ou de Verdun.
  • Si les Alliés gagnent en 1918, ils imposent de telles exi­gences aux peuples vain­cus que ceux-ci se pré­parent à la revanche.

Le sou­ve­nir de ce qu’on appelle désor­mais la « Grande Guerre » va mar­quer les décen­nies sui­vantes et embar­quer l’Europe dans un autre grand conflit… mais ceci est une autre histoire !

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